Le Manga n’a pas toujours été noir et blanc! Au début du XXème siècle, certains mangas pour enfants étaient en couleur, comme les œuvres de Suihô Tagawa, d’Osamu Tezuka ou encore les magazines jeunesses…
Après la 2nde guerre mondiale (1939-1945), l’économie du pays impose des restrictions budgétaires, les mangas deviennent alors en noir et blanc de « façon temporaire ».
Durant cette période de reconstruction économique, les œuvres d’Osamu Tezuka, Shigeru Mizuki ou Machiko Hasegawa sont de réels succès : un aspect storyboard dynamique, un découpage de case original, des dialogues proches du lecteur… Un tout qui compense largement la couleur.
L’absence de couleur permet également aux auteurs de développer leurs récits sur une pagination plus importante à moindre coût. Avec le temps, les auteurs japonais développent des nuances de gris, des jeux d’ombre et lumières, profondeur, relief, subtilité… tous ceci au moyen de trames! Donnant ainsi l’illusion d’un monde tout en couleur.
En Europe ou aux Etats-Unis, au contraire, l’impression en couleur est tellement onéreuse pour l’éditeur que la taille des récits est très limitée, ce qui modifie considérablement la façon de raconter une histoire.
Aujourd’hui, les mangas sont devenus une grosse industrie, la commercialisation actuelle impose aux auteurs des rythmes poussés à moindre coût, d’où la conservation du noir et blanc (qui est devenu un des codes graphiques du manga japonais).
« Au final, l’absence de couleurs stimule l’enrichissement graphique et cela toujours au service du récit. Le noir et blanc, au départ pure contrainte, se révèle en faite plutôt positif, et même totalement partie prenante de la narration à la japonaise et de son identité. »
Sources partielles : Asuka, Fnac.